Activité catalytique impérative pour l’amélioration de la dose de nanoparticules en thérapie photonique et protonique
Nature Communications volume 13, Numéro d'article : 3248 (2022) Citer cet article
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La radioamélioration basée sur les nanoparticules est une stratégie prometteuse pour étendre le rapport thérapeutique de la radiothérapie. Bien que les résultats (pré)cliniques soient encourageants, une compréhension solide des mécanismes de radioamélioration des nanoparticules, en particulier des effets de la sélection des nanomatériaux et des conditions d'irradiation, reste encore à atteindre. Ici, nous étudions les mécanismes de radioamélioration de nanomatériaux d'oxydes métalliques sélectionnés (notamment SiO2, TiO2, WO3 et HfO2), de nanoparticules de TiN et d'Au pour la radiothérapie utilisant des photons (150 kVp et 6 MV) et des protons de 100 MeV. Alors que les nanoparticules d'Au présentent des propriétés de radioamélioration exceptionnelles dans les environnements d'irradiation kV, où l'effet photoélectrique est dominant, ces propriétés sont atténuées aux niveaux de base pour une irradiation cliniquement plus pertinente avec des photons et des protons MV. En revanche, les nanoparticules HfO2 conservent certaines de leurs propriétés de radioamélioration dans les thérapies photoniques et protoniques MV. Il est intéressant de noter que les nanoparticules de TiO2, qui ont un numéro atomique effectif relativement faible, présentent des efficacités de radiorenforcement significatives dans les trois contextes d'irradiation, qui peuvent être attribuées à la forte activité radiocatalytique du TiO2, conduisant à la formation de radicaux hydroxyles et à des interactions nucléaires avec les protons. Prises ensemble, nos données permettent d’extraire des critères généraux de conception pour les radioamplificateurs de nanoparticules pour différentes modalités de traitement, ouvrant la voie à des nanothérapeutiques aux performances optimisées pour la radiothérapie de précision.
La radiothérapie fait partie intégrante du traitement du cancer et est appliquée à au moins 50 % de tous les patients atteints de cancer1,2. Cette modalité de traitement a une faible spécificité tissulaire et, malgré des progrès considérables dans l'administration des doses, les tissus sains situés à proximité du volume cible reçoivent généralement des doses de rayonnement indésirables, entraînant potentiellement des effets secondaires importants3. Généralement, le confinement de la toxicité tardive sur les tissus sains détermine la dose maximale pouvant être délivrée à la tumeur pendant la radiothérapie. Pour surmonter les limitations susmentionnées et augmenter le ratio thérapeutique, les nanoparticules offrent une voie prometteuse vers une radiothérapie ciblée en agissant comme des radioamplificateurs4. Les nanoparticules déposées dans le tissu tumoral augmentent sélectivement la section efficace d’absorption des rayonnements par rapport à celle des tissus sains environnants5. L'effet des rayonnements ionisants sur les structures biologiques est régi par des phénomènes physiques, chimiques et biologiques6,7. Les contributions exactes des nanoparticules, et en particulier leur composition matérielle, au cours de ces étapes et au sein d’un environnement cellulaire lors de l’irradiation restent encore à comprendre. La compréhension mécaniste actuelle est particulièrement entravée par le manque d’études fondamentales et comparatives4,8, ce qui exclut la conception rationnelle de radioamplificateurs de nanoparticules.
Si l’on considère uniquement l’augmentation de la dose physique, les nanoparticules à Z élevé constituent un choix naturel puisque leur section efficace d’absorption photoélectrique, évoluant approximativement avec Z4, est nettement supérieure à celle des tissus mous ou de l’eau9. Cependant, le contraste du tissu photoélectrique dépend également fortement de l’énergie des photons entrants (~E−3). Par conséquent, et contrairement aux rayons X kV, seule une augmentation limitée de la dose serait attendue à des énergies plus élevées (rayons X MV)9,10. En fait, aux énergies supérieures à 500 keV, les interactions physiques sont dominées par les événements de diffusion Compton avec des sections efficaces linéairement proportionnelles à Z11. Par conséquent, il a été suggéré que les effets chimiques et biologiques jouent un rôle essentiel dans l’augmentation de la dose de nanoparticules trouvée in vitro et in vivo avec les photons MV7,9,12. Il existe de plus en plus de preuves expérimentales et cliniques soutenant l’amélioration de la radiothérapie à base de nanoparticules en termes de sécurité et d’efficacité pour les photons kV et MV8,13,14,15,16. Plus particulièrement, les nanoparticules HfO2 commercialisées par Nanobiotix sous le nom de NBTXR3/Hensify® ont récemment obtenu l'approbation pour le marché européen16. Ces nanoparticules de HfO2 ont obtenu l'approbation du marquage CE européen en avril 2019 pour le traitement du sarcome des tissus mous localement avancé par injection intratumorale avec radiothérapie photonique et sont étudiées pour le traitement d'autres cancers17.
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